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30/03/2010

Paix liturqique n° 222 - 21 mars 2010

LA REMONTÉE DES VOCATIONS PASSE PAR UN RETOUR À L'ORTHODOXIE DOCTRINALE ET LITURGIQUE : LES INDICATIONS DE LA SOCIOLOGIE RELIGIEUSE
 

Le congrès théologique “Fidélité du Christ, fidélité du prêtre” organisé à Rome les 11 et 12 mars 2010 par la Congrégation pour le Clergé à l'Université pontificale du Latran a été riche en interventions de qualité. Le Saint Père y a lui-même prononcé un discours plaidant pour une herméneutique de “la continuité sacerdotale” depuis “Jésus de Nazareth, Seigneur et Christ” et rappelant “la valeur du célibat sacré”.

Pour sa part, le professeur Massimo Introvigne, sociologue italien spécialisé dans l'étude des religions - dont on n’est pas obligé de partager toutes les orientations -, est intervenu de manière très pointue sur le thème des “récentes” mutations anthropologiques qui pèsent sur le sacerdoce catholique. En fait, c'est une approche scientifique de la crise post-conciliaire que nous propose le sociologue. Et le fait qu'une telle contribution figure au programme d'un des temps forts de l'année sacerdotale voulue par le Souverain Pontife est à souligner. En voici donc le résumé (1), précédé de nos remarques.
 

I – Nos remarques préliminaires :
 
Avant de vous livrer la traduction la plus fidèle possible du résumé de l’intervention du sociologue des religions, nous vous proposons quelques remarques préliminaires :
 
a) Le Professeur Introvigne parle d’« orthodoxie » comme moyen d’inverser l’effondrement des vocations. Il convient bien entendu d’entendre le terme au sens large, à savoir orthodoxie doctrinale et orthodoxie liturgique, comme le montrent d’ailleurs clairement les séminaires où vont aujourd’hui les vocations.
 
b) Il convient de souligner le cadre dans lequel a été prononcée cette conférence : le congrès théologique international organisé par la Congrégation pour le Clergé dans le cadre de l'Annus Sacerdotalis. Un congrès on ne peut plus officiel, suivi par plus de 70 évêques et des centaines de prêtres, et conclu par le Saint Père.
 
c) Si l'application de la méthodologie sociologique à la religion peut sembler déroutante et ne saurait tout expliquer dans un domaine où le spirituel a par définition la première place, ses résultats en sont néanmoins très intéressants : plus “l'offre” est faible – moins elle est caractérisée, moins elle se distingue de ses concurrents – plus le “client” s'en détourne. En revanche, plus l'offre est forte – clairement identifiée et porteuse de sens – plus elle attire. Si, en plus, elle est proche de ses clients, alors elle fait un tabac.
En termes religieux, voici ce que cela signifie : si le catholicisme n'est qu'un engagement social parmi d'autres, alors il est soumis à la concurrence non seulement des autres religions mais aussi des autres types d'activité associative - de l'action humanitaire au syndicalisme en passant par le cyclotourisme du dimanche matin - et les “resquilleurs” se multiplient (voir notre sondage en partenariat avec Harris Interactive du mois de février qui révèle que seulement 9,9% des catholiques parisiens vont à la messe tous les dimanches).
Si, en revanche, le catholicisme redevient exigeant – aussi bien en termes de doctrine que de liturgie – et que les relations évêque-prêtres et curé-fidèles se raccourcissent au lieu de se distendre comme c'est le cas à mesure que les séminaires diocésains ferment et les paroisses disparaissent, alors la pratique religieuse repart et les vocations renaissent.
 
d)
Pour illustrer concrètement la réflexion proposée par le Professeur Introvigne, il n'y a qu'à songer à l'affaire de Thiberville qui regroupe tous les éléments ici évoqués : rigueur doctrinale et liturgique du curé + proximité avec ses paroissiens = église comble, communauté soudée autour du prêtre et... participation notable des heureux fidèles au financement de la paroisse et du diocèse (les comptes du diocèse d'Évreux révèlent en effet que la paroisse de Thiberville est celle où le don moyen par habitant est le plus élevé du diocèse : de quoi faire réfléchir en ces temps de banqueroute financière de nombre de diocèses...). Mais, d'une manière plus large encore, l'on pourrait-dire que partout où le curé n'est plus le curé de tous, mais seulement celui d'un groupuscule dont il incarne les orientations, les fidèles expriment leurs réserves en s'abstenant de participer au financement de ce qu'ils considèrent comme une dérive sectaire qui ne représente plus la richesse de la pluralité ecclésiale.
 
e) Enfin, pour ceux qui s'interrogent encore sur les motivations tant du Motu Proprio Summorum Pontificum que de la “réforme de la réforme” engagée par Benoît XVI, il n'est pas exagéré de dire qu'elles répondent précisément aux défis indiqués par les analyses sociologiques évoquées ici : réinsuffler du sens et de la solennité à l'Église pour la rendre de nouveau rayonnante.

Vous pouvez lire la suite ici.

 

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