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05/06/2011

Le Salon Beige - 31 mai 2011 - Homélie de Mgr Centène, évêque de Vannes

"Le démon croit au sacerdoce". Il veut le détruire

Magnifique homélie de monseigneur Centène sur le sacerdoce et ceux qui ont juré sa mort (Merci à EdL) :

"Le prêtre n’agit qu’en tant qu’il est configuré au Christ par son ordination :

  • Pour purifier en son Nom,
  • Pour réconcilier en son Nom,
  • Pour réconforter en son Nom,
  • Pour unir en son Nom,
  • Pour offrir en son Nom. 

Mce C’est pourquoi il n’invente pas les formules des sacrements, il est fidèle à ce que l’Eglise lui a transmis de sa liturgie, de ses rites.
Et, en tout cela, il doit en quelque sorte disparaître, s’effacer pour être transparent à l’action de Dieu, à l’action du Christ qui seul peut sanctifier.

Le prêtre, enfin, est l’homme de la prière et de la charité. Les deux ne font qu’un.
La charité, c’est l’accueil de l’amour de Dieu – dans la prière – et sa concrétisation dans la vie de la communauté : c’est le sens de la prière quotidienne du prêtre, formalisée par l’Eglise dans la récitation du Bréviaire.
La charité, c’est l’accueil dans sa vie de cet amour qu’il doit répandre et faire grandir autour de lui.

La vie du prêtre, c’est d’abord d’être ouvert à Dieu, de la chercher sans cesse, sans se laisser décourager par ses propres échecs, mais c’est aussi, et en même temps, d’être attentif aux appels, aux besoins, aux malheurs, aux soucis de ses frères, à leurs joies, et tout cela s’imbrique dans le grand mouvement du Ciel vers la terre et de la terre vers le Ciel que constituent la Révélation et le Salut.

Pendant cette Messe, nous demanderons à Dieu, avec toute l’Eglise, en ce jour qu’elle consacre à la prière pour les vocations, de nous donner des prêtres.
Mais nous ne limiterons pas à cela notre supplication, nous prierons aussi pour les prêtres.

Vous connaissez les scandales qui agitent la vie de l’Eglise.
Vous avez entendu parler de faiblesses, de turpitudes, de fautes réelles commises par tel ou tel homme d’Eglise.
Il ne faut pas minimiser la gravité de cette situation, mais elle ne doit susciter chez nous ni étonnement, ni mépris. Il faut la restituer à son juste niveau : celui du combat spirituel que le monde ne peut pas comprendre.

La vie chrétienne est l’enjeu d’un combat incessant entre les forces du Bien et les forces du mal. Et ce combat nous dépasse.
Parce qu’il est indispensable à la réalisation du plan de Dieu,
Parce qu’il est indispensable au salut de votre âme, le prêtre est aux avant-postes de ce combat.
Pour détruire la vie chrétienne, l’ennemi sait qu’il doit d’abord détruire le prêtre.

Jésus, la veille de sa mort, en a prévenu l’Apôtre Pierre : « Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous passer au crible, mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas».
Paroles pleines de mystère, paroles inquiétantes –« Satan vous a réclamés » – mais paroles pleines d’espérance – « J’ai prié pour toi ».

Le démon croit au sacerdoce, il sait que tant qu’il restera un prêtre sur la terre, ne serait-ce qu’un seul, le Sacrifice du Christ sera célébré pour notre rédemption.
Il sait que tant que ce prêtre baptisera, confessera, donnera l’extrême-onction, des âmes échapperont à son rêve de domination universelle.
C’est pourquoi l’ennemi a essayé d’éliminer le sacerdoce catholique. Il a essayé de l’éliminer physiquement.
Au XXe siècle, du Mexique à l’Allemagne, de l’Espagne à l’Oural, des dizaines de milliers de prêtres ont été exterminés, parfois de façon systématique.

Np Chaque révolution a écrit sa page sanglante dans l’histoire du sacerdoce.
« Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous passer au crible, mais j’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas. »
Et la foi des martyrs n’a pas défailli, et leur sang a été la semence d’un renouveau. Ces prêtres-là croyaient à leur sacerdoce.

Mais il y a un autre combat que l’attaque extérieure. Aujourd’hui, c’est de l’intérieur que la lutte est menée. Il faut détruire l’essence même du sacerdoce en faisant perdre au prêtre son identité, en le faisant douter de sa mission, en relativisant son rôle dans l’Eglise et dans le monde, en lui donnant si possible le dégoût de lui-même !
En le noyant dans la masse, on en fait un être socialement inutile, chez qui il sera plus facile d’introduire le doute, d’exacerber le découragement et de réveiller les frustrations auxquelles il a généreusement consenti pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.

Les affaires dont la presse se fait l’écho, presque quotidiennement, sont un douloureux scandale, elles constituent des fautes graves, mais elles sont aussi pour l’Eglise des blessures de guerre, dans un combat dont l’enjeu dépasse la nature de l’humanité.
Pour ce combat, il faut utiliser des armes spirituelles, la prière, la pénitence, l’aumône.

Si nous croyons au caractère irremplaçable du sacerdoce, la prière pour les prêtres n’est pas une dévotion facultative, elle est une nécessité de tout premier ordre.
C’est pourquoi je demande aujourd’hui à chacune et chacun d’entre vous d’offrir la communion de cette Messe pour la sanctification des prêtres, vous les rendrez plus forts pour le combat qu’ils ont à mener contre le démon, contre le monde et contre eux-mêmes.

Vous les rendrez plus efficaces pour leur mission et vous unirez votre prière à celle du Christ : « J’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas ». Amen !

+ Raymond CENTENE
Evêque de Vannes

Commentaires

Pour les catholiques gallicans (non ultramontains, il va sans dire que L'Abbé Michel doit être rétabli dans son ministère sans restrictions. Rome se tire des balles dans le pied avec cet histoire. Courage, Monsieur l'Abbé !

Écrit par : + Serge | 05/06/2011

Je ne crois pas bon d'opposer l'église gallicane à une décision d'une église ultramontaine dans l'affaire de l'abbé Michel. Je crois au contraire que c'est l'église gallicane (si tant est que l'on peut employer ce terme qui fait référence à des faits précis historiques), ou plus exactement je préférais dire certains évêques (que l'on peut qualifié de "progressistes") qui exercent leur ministère en France et qui ne veulent pas obéir au Pape (l'esprit et la lettre) et qui s'y emploient peut-être pas de manière frontale mais d'une façon détournée et malheureusement encore bien efficace, qui sont à l'origine du départ de l'abbé Michel et non pas les ultramontains, même si effectivement la décision pour l'instant en cours est venue de Rome. En effet sans l'opposition d'un évêque français lui même coopté par des évêques français de la même "idéologie" progressiste post-conciliaire et non pas imprégnés du vrai sens du concile Vatican II ("la réforme de la réforme"), et encore majoritaires en France, l'abbé Michel aurait continué à servir ses paroisses.
Je crois qu'il faut rester patient même si c'est très dure et qu'on a un sentiment très fort d'injustice.
Les ennemis de l'Église (même parmi ceux qui croient servir l'Église mais qui ne sont que les "idiots utiles" de ceux qui veulent lui nuire et de Celui qui veut mener la danse comme Mgr Centène le rappelle si bien), et ils sont nombreux des deux côtés des Alpes, qu'ils soient "gallicans" ou "ultramontains", ne peuvent que se réjouir d'une telle situation et de certaines interprétations non fondées qui divisent au lieu de rassembler.
Nous savons tous que la mission accomplie par l'abbé Michel a été dans le bon sens. Et le grain semé dans la bonne terre ne mourra pas. Donc patience, courage, prière et espérance.

Écrit par : c. | 07/06/2011

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