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06/01/2010

En souvenir du Chamblac - M. l'abbé Aulagnier (IBP)

Le rôle de M l’abbé Michel dans le « combat du Chamblac »

Ce soutien, je veux le donner à mon confrère, par justice. M. l’abbé Michel nous est  venu en aide, avec beaucoup de courage et de bonne prudence,  en  notre lutte opiniâtre que nous avons menée , en 1995-1996, pour le maintien de la messe tridentine au Chamblac, dans la paroissse de M. l’abbé Montgomery-Wrigth. Sans lui, nous n’aurions pu « triompher ». L’hiver arrivait.  Avec lui le froid. Les fidèles du Chamblac n’auraient pu continuer à assister  dehors, dans les champs et le froid, aux messes selon le rite romain de saint Pie V, que leur avait gardées leur curé, quarante ans durant.

Monsieur l’abbé Michel nous a alors aimablement et par respect pour la mémoire du « curé du Chamblac », son ami, reçus dans une de ses églises, au Planquet. C’est lui qui proposa la solution. Elle fut appréciée par le préfet de l’Eure et le député… L’évêque de l’époque,  Mgr David, dut l’accepter à son corps défendant. M l’abbé  Michel  n’ a jamais changé. Ce courage lui vaut peut-être aujourd’hui la « colère » de son évêque. Il n’y a rien de pire qu’une colère « rentrée » qui s’exprime…

 

(1) Le Chamblac est ce petit village de l’Eure, tout proche de Thiberville.

La Revue Item - article du 3 janvier 2010

 En la paroisse de Thiberville (Evreux), ce dimanche matin, 3 janvier 2010

publié dans flash infos le 3 janvier 2010

 

Un curé destitué! M l’abbé Michel

Comme Mgr l’Evêque d’Evreux, Mgr Nourrichard, l’avait dit  – il a tenu parole – il est venu annoncer aux nombreux fidèles de Thiberville le changement de leur curé, pour ne pas dire sa destitution. Il était 10h00 précise quand l’evêque, assisté du prêtre, le nouveau curé (!) entre dans l’église de Thiberville , pleine à craquer…Des fidèles étaient même dehors de l’église. Il ne célébre pas la messe ni l’eucharistie…mais vient faire une simple annonce pour confirmer sa décision. « Monsieur l’abbé Michel ne sera plus votre curé comme, du reste, vous le savez déjà par les rumeurs » . Quinze minutes…Et c’est fini! Les fidèles expriment fortement leur mécontentement… On peut l’imaginer sans difficulté…Tout le monde sort de l’église. Le « nouveau » curé reste à l’interieur et essaye de parler avec les quelques fidèles restés à l’intérieur. Rien à faire…L’évêque, lui,  est pris à parti sur la place publique. Les maires des villages sont là et soutiennent de nouveau leur curé. 11h00 sonne au clocher du village… tous les fidèles suivent leur « curé », l’ancien,  qui va dire la messe, comme  annoncée aux annonces de la semaine,  dimanche, dernier, dans un autre village, à Bournainville, dans une belle église, assez grande, une des 16  églises que le curé désert régulierement depuis 22 ans. Il a eu le temps de les restaurer. …Elle respire la piété. Il fait bon d’y entrer pour prier. Près d’un millier de fidèles sont là. La messe commence. L’évêque arrive, essaye d’entrer. Peine perdue. Il ne peut entrer. Il y a trop de monde. Il cherche à entrer par le côté. Peine perdue. Des bras assurent  décidés l’entrée…Il se retire…ébranlé….Laisse même entendre, à certains , qu’il va revoir sa « copie » avec ses conseillers…Qu’il réfléchisse bien…La « vox populi » est quelque chose d’important…On ne l’affronte pas en vain…

Et c’est ainsi que le curé, M l’abbé Michel, à peine destitué, décide de poursuivre son ministère…Une procedure est peut-être déjà engagée…comme le fit M le curé de Courseulles, Monsieur l’abbé Cheval, du diocèse voisin, celui de Bayeux. Mgr Pican lui avait demandé de se retirer de sa paroisse. Pensez! il disait la messe de Paul VI, en latin. Rome cassa la décision de l’évêque et le curé a retrouvé sa paroisse, bien légitimement. Il en sera peut-être de même pour M l’abbé Michel…Il a pris le même avocat… Et puis, il s’est mis à célébrer la messe tridentine chaque dimanche soir depuis un certain nombre d’années… à la satisfation des fidèles mais pas à celle de l’évêque d’Evreux…Mais le pape vient d’en reconnaitre la pleine légitimité. Il peut la dire cette messe sans craindre la moindre sanction. Il en a le droit. C’est dans la Bulle « Quo Primum Tempore ». Le pape vient  de reconnaître, enfin…, que cette Bulle n’a jamais été abrogée ni obrogée…Le pape Benoît XVI est favorable à cette messe. Alors que peut l’évêque…même celui d’Evreux. Il est évêque depuis peu…Il manque peut-être d’expérience. De toute façon, il l n’est pas le « pape » ni à Rome ni dans son évêché. Il est lui aussi soumis à Rome et doit obéissance au Pape, lui aussi. Il vient de commettre un abus de pouvoir…Mais voilà ce curé, avec sa messe saint Pie V et son apostolat  « conservateur » même « traditionnel »,  enfin son apostolat de bon curé, il  gêne la  « restructuration du diocèse » en cours… La solution est  simple, le destituer tout bonnement , le nommer « vicaire à Bernay ». Vous pensez! Vicaire sous l’autorité de confrères plus jeunes, tous gagnés aux « nouveautés ». Le pauvre « curé  » ne pourrait plus rien faire…Il essaye de défendre son apostolat de 22 ans…Quoi de plus légitime.  Il vient d’acheter la très belle crèche des soeurs de l’ancien  Carmel d’Evreux. C’est ce Carmel que l’Evêque vient de faire vendre après avoir mis les religieuses dehors, sans ménagement, sans coeur, sans bonté. Je connais l’affaire. J’ai parmi les fidèles  de Rolleboise, la soeur de la prieur qui a été chassée par l’évêque….

Pro Liturgia - article mis en ligne le 4 janvier 2010

AU-DELÀ DE L'AFFAIRE DU CURÉ DE THIBERVILLE

 

L'affaire du Curé de Thiberville, limogé par son Evêque, Mgr Nourrichard, soulève une question délicate: l'Eglise reconnaît-elle un droit à la désobéissance?


Mais qui, dans le cas présent, désobéit? Est-ce Mgr Nourrichard qui en veut à l'un de ses prêtres d'appliquer le Concile et de suivre les orientations données par le Souverain Pontife en matière de liturgie? Est-ce l'Abbé Michel, Curé de Thiberville, qui refuse d'obéir à son évêque lui demandant de quitter sa paroisse? Sont-ce les paroissiens qui font part à leur Evêque - avec les moyens dont ils disposent pour se faire entendre de lui - de leur volonté de garder leur prêtre?
Mgr Nourrichard a parfaitement le droit de déplacer l'un de ses prêtres; encore faudrait-il qu'il puisse justifier les raisons d'un tel déplacement. En l'espèce, il semble que l'Evêque d'Evreux n'ait pas la moindre raison: son acte ressemble donc fort à une petite crise d'autoritarisme typiquement clérical - pour ne pas dire épiscopal - qui a son origine dans une incapacité à reconnaître la crise que traverse l'Eglise dans son diocèse en particulier.
M. l'Abbé Michel a parfaitement le droit de savoir, de la plume de son Evêque, ce qu'on lui reproche (il s'en doute d'ailleurs) et de connaître quel sera son avenir. Car la stratégie épiscopale est bien connue: pour réduire au silence un prêtre qui refuse la désastreuse pastorale actuelle qui se fait dans les diocèses, on le nomme dans une paroisse déjà dévastée par un précédant curé. L'arrivée d'un prêtre "classique" du type Abbé Michel dans une paroisse habituée à avoir des "messes-tagada" ne manquera pas de provoquer des remous dont se servira l'Evêque pour reprocher au prêtre nouvellement nommé de "ne pas s'insérer dans la pastorale de groupe mise en place par les équipes interparoissiales de laïcs en responsabilité" (Chers fidèles, habituez-vous à ce langage, sinon vous ne comprendrez jamais votre évêque).
Les paroissiens ont le droit de faire savoir au pasteur diocésain qu'ils préfèrent avoir un prêtre qui est dans la ligne du Souverain Pontife plutôt qu'une poignée de "mamies" qui seront autorisées à froufrouter autour de l'autel et de l'ambon à chaque messe. L'Evêque d'Evreux a le droit de savoir que les fidèles ne sont pas disposés à demeurer catholiques pratiquants à n'importe quel prix.


Pour susciter la réflexion, voici trois points de vue sur la question de l'obéissance/désobéissance.
Le premier est d'un fidèle laïc: "Il est bien certain que rien ne changera tant que les prêtres désavoués ne se manifesteront pas davantage pour refuser fermement certaines orientations pastorales qui n'ont aucune raison d'être et qui, parfois même, n'ont aucune légitimité. Il ne s'agit pas de "ruer dans les brancards" de façon ouverte et maladroite, mais de faire savoir à qui de droit que certaines directives prises au niveau d'un diocèse ne sauraient être acceptées et mises en oeuvre. N'est-il pas temps de sortir d'un état de docilité servile? Dans la situation que nous connaissons actuellement, le principe du "nulla Ecclesia sine episcopo" ne tient plus en France (à quelques exceptions près), dans la mesure où ce principe procède d'un anti-discernement ou d'un choix de ne surtout pas faire de vagues.
Le "nulla sine episcopo" n'a de sens et ne tient que lorsqu'il s'accorde sans le moindre doute avec le "ubi Petrus, ibi Ecclesia, ibi Christus". Dans tous les autres cas, il y a risque de tomber dans la schizophrénie, c'est-à-dire dans un trouble grave divisant la personnalité: le prêtre, écartelé entre son désir de suivre les enseignements du Saint-Père et son souci de garder de bonnes relations avec sa hiérarchie diocésaine, s'épuisera à vouloir gérer d'indéfendables compromis pastoraux et liturgiques à l'aide desquels il espérera plaire à tout le monde, depuis la chaisière de la paroisse jusqu'à l'évêque diocésain. Les interminables transactions auront vite raison de la santé physique, psychique et spirituelle du prêtre."


Le deuxième point de vue est celui du P. Louis Bouyer, le théologien bien connu (+2004): "L'obéissance dans l'Eglise est certainement fondamentale, mais cette obéissance doit être éclairée: c'est une obéissance filiale, une obéissance de la foi. L'obéissance [des fidèles] aux évêques, au Pape, au concile ne doit pas être passive mais véritablement illuminée par la foi, et le premier devoir de toute la hiérarchie est de la leur communiquer et de l'entretenir. Lorsqu'il y a des défaillances individuelles ou même collectives de la part de ceux qui dans l'Eglise sont responsables avant tout de la foi, ce n'est pas du tout une infidélité de la part des fidèles mais au contraire une marque de fidélité de critiquer et de ne pas accepter ce qu'enseigne tel prêtre ou même tel évêque ou un groupe d'évêques, lorsqu'il est clair que cela est en contradiction avec ce que le Pape, les conciles, et toute la tradition des évêques jusqu'à nous ont enseigné. L'obéissance des fidèles doit donc toujours être une obéissance éclairée et une obéissance (...) qui s'adresse, à travers les hommes, au Christ seul. Et lorsque des hommes qui représentent le Christ se mettent visiblement en conflit avec Lui, avec toute la tradition de l'Eglise et avec ceux qui en sont les représentants les plus assurés aujourd'hui même, il n'y a pas à hésiter à leur résister, à leur résister respectueusement d'abord, et s'ils ne comprennent pas ou n'acceptent pas ces critiques, à leur résister fermement et en face."


Le troisième et dernier point de vue est celui d'un Evêque, Mgr Giovanni d'Ercole. Sa réponse à la question posée ici est claire: "Il faut regarder l'Eglise avec deux yeux. Un oeil sur le Pape, l'autre sur l'évêque et le curé. Si l'évêque et le curé disent la même chose que le Pape, c'est l'unité. Or le manque d'unité fait un très grand mal à l'Eglise. Si l'évêque ne dit pas la même chose que le Pape, cela me donne un strabisme; alors je regarde le Pape."


A Thiberville, les fidèles sont majoritairement certains que l'Abbé Michel et le Pape disent la même chose. Mais pour ce qui est du Pape et de Mgr Nourrichard...

La Croix.com - article du 5 janvier 2010

05/01/2010 17:23

L’évêque d’Évreux en conflit ouvert avec le curé d’une paroisse



Dimanche 3 janvier, Mgr Christian Nourrichard, évêque d’Évreux, n’a pu célébrer la messe dans la commune de Thiberville, où il était venu installer un nouveau prêtre, pour remplacer le P. Francis Michel. Il s’est heurté à l’opposition violente des fidèles, qui l’ont hué et pris à partie. Puis, menés par le prêtre récalcitrant, ils sont sortis pour se rendre dans une autre église dont ils ont refoulé l’évêque. Le curé a obtenu le soutien d’un comité, et notamment du maire de Thiberville





Reportage de France 3 Normandie à Thiberville, diffusé le 3 janvier, lors de l'installation du nouveau curé par l'évêque d'Évreux.

Pourquoi un tel conflit ?

Le conflit a atteint de telles proportions, car il a pris une tournure idéologique. Au départ, il s’agit d’une réforme des paroisses, qui concerne tout le diocèse : la paroisse de Thiberville (5 000 habitants) devait être rattachée à un ensemble paroissial plus vaste. Aujourd’hui, devant le manque de prêtres et la diminution des habitants en zone rurale, il n’est plus concevable, explique Mgr Nourrichard, « d’avoir un prêtre pour 5 000 habitants ». Le P. Michel, dans cette paroisse depuis 23 ans, refuse depuis deux ans toute nouvelle affectation, alors qu’il s’y était pourtant engagé par écrit.

Mais sur ce cas classique d’un village qui perd « son » curé, s’est greffé un conflit idéologique. En effet, le P. Francis Michel, soutenu par des fidèles traditionalistes, célèbre, depuis déjà longtemps, en latin, et tourné vers l’autel (mais non en rite tridentin). Selon lui, l’évêque a voulu le punir, et avec son éviction, refuse d’appliquer le Motu proprio de Benoît XVI, qui autorise les célébrations dans la forme extraordinaire du rite (ou tridentine).

Le prêtre est devenu un symbole pour une certaine frange de l’Église : voilà des semaines que les sites et journaux tradionalistes appelaient leurs lecteurs à être présents dimanche à Thiberville. « Je suis tombé dans une embuscade », explique l’évêque, qui rappelle qu’il applique déjà le Motu proprio, avec une célébration le dimanche, à Évreux même, selon le missel de saint Pie V. « Ce diocèse est compliqué », explique-t-il encore, faisant allusion au passé tourmenté de l’ancien épiscopat de Mgr Gaillot : « j’essaie de faire la communion entre les excès de part et d’autre ».

Quel est le devoir du prêtre ?

Le prêtre est lié, par son ordination, à un devoir d’obéissance à l’évêque. Du fait de son incardination dans un diocèse, il doit en effet remplir les charges que lui confie l’ordinaire du lieu, c’est-à-dire l’évêque. En cas de désobéissance, celui-ci est donc en droit de révoquer le prêtre, ce que Mgr Nourrichard a fait lundi 4 janvier avec le P. Michel : de ce fait, il n’est plus curé et ne peut plus célébrer mariages et baptêmes, sinon ils seraient considérés comme illicites.

L’étape suivante serait infiniment plus grave : l’évêque pourrait demander à Rome la suspense du prêtre, sanction pénale, cette fois. Mais le prêtre peut lui aussi faire appel à Rome, ce que le P. Michel s’apprête à effectuer. Certains prêtres, proches des milieux tradionalistes, invoquent ainsi de plus en plus, une légitimité romaine supérieure à celle de leurs évêques. Oubliant que les évêques ont été nommés par le pape.
Isabelle de GAULMYN

Le 3 janvier - Les photos parlent d'elles-mêmes !

L'église telle que l'a trouvée Mgr Nourrichard en entrant en procession
20100103 Thiberville début église plein.JPG
Ce qui resta de fidèles au "nouveau curé" après l'intervention de l'évêque
20100103 Jean Vivien et ses fidèles.JPG