Mgr Nourrichard : Au nom du père et du fils et du Saint-Esprit. « Je ne veux que la paix. Ils veulent la guerre ». C'est une phrase tirée de la Bible, du psaume 119 au verset 7. Je vous laisse les uns et les autres l'apprécier. Je suis donc venu pour cette fête de la Toussaint.... (cris de l'assemblée) cette fête de l'Epiphanie. Que vous ridiculisiez malheureusement montre dans quel état d'esprit vous êtes.
Un laïc : S'il vous plait, laissons parler Monseigneur, après nous aurons tout le loisir, moi le premier, de dire ce que nous avons sur le cœur, mais je vous en prie, à défaut de sa personne, respectez sa fonction.
Mgr Nourrichard : Je suis venu donc avec le père Jean-Pierre Decraene, le père Jean Vivien pour présenter votre nouvelle situation. Après avoir entendu l'avis du conseil diocésain des paroisses, après avoir recueilli l'avis des conseils presbytérals, j'ai décidé avec le conseil épiscopal de poursuivre l'application du réaménagement pastoral prévu dans le cadre du projet « Paroisses 2000 ». Le groupement interparoissial de Thiberville n'existe plus et fait place à une communauté locale de la paroisse Notre-Dame de la Charantonne. J'ai décidé d'en confier la responsabilité au père Jean Vivien, ce dernier est aussi membre du conseil épiscopal ainsi qu'au plan national de l'église de France, membre avec moi-même du conseil des associations de fidèles laïcs. Aujourd'hui, c'est une étape importante mais non définitive car il y aura peut-être à revoir telle ou telle modification territoriale pour certaines communes. Ce qui est constaté ici l'est également dans telle ou telle autre nouvelle paroisse. Nous prendrons soin d'apporter les modifications qui s'imposent. L'abbé Francis Michel n'est donc plus curé, (hurlements) la paroisse n'existant plus (inaudible). Il faut savoir que tous les ...(inaudible)
(les fidèles commencent à sortir de l'église)
Intervention d'un laïc pour calmer l'assemblée.
Mgr Nourrichard : Je tiens à vous dire que ce n'est pas du tout pour une question de sensibilité liturgique, que ce n'est pas non plus, contrairement à ce que vous manifestez, une animosité entre l'abbé et moi-même.
Un laïc : Mes frères, s'il vous plait, je vais prendre la parole. Restez à vos places et taisez-vous. Je voulais simplement dire à Monseigneur qui est notre évêque, qu'il exerce pour nous des fonctions sacrées à nos yeux de catholiques fervents mais justement mes frères ne croyez pas que j'approuve la mesure qui vient d'être prise et si vous me le permettez, je vais expliquer pourquoi. Mais pour cela il faut que vous puissiez vous taire car les hurlement ne servent à rien sinon à donner raison à ceux qui prennent cette décision. Je trouve que véritablement nous assistons à une langue de buis, c'est ce que l'on utilise pour les ecclésiastiques pour la langue de bois, parce qu'on nous parle de réorganisation à l'intérieur du diocèse. C'est très gentil, seulement cela ne touche pour l'instant que Thiberville. Je pense que, pour accroître un peu la crédibilité du propos, Monseigneur aurait dû faire référence à ce projet gouvernemental de réorganisation des collectivités territoriales. A ce moment-là cela aurait eu un petit peu plus de poids. Simplement ce que je veux dire c'est qu'on nous donne des arguments qui ne tiennent pas. Je suis un simple laïc, je suis un simple fidèle, et je m'autorise précisément du Concile Vatican II qui a parlé de promotion du laïcat et qui a redécouvert la notion de peuple de Dieu. Par conséquent, le peuple de Dieu aussi doit faire entendre sa parole. C'est ce que nous voulons et vraiment, je suis un catholique fervent, je crois que beaucoup ici me connaissent, je fais la lecture le dimanche à la grand'messe de 10h, je suis scandalisé parce que les arguments qui nous sont donnés ne sont pas les vrais arguments, le vrai argument c'est que le père Michel, que je connais bien, qui est un prêtre admirable qui fait très bien son travail à la satisfaction de tous, il a simplement un gros défaut, c'est qu'il est de sensibilité traditionnelle, et ça c'est le péché. Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, glorieusement régnant, a répété à de nombreuses reprises qu'il convenait, en ce qui concerne ce Concile Vatican II, qui est bon intrinsèquement, de le considérer dans l'herméneutique de la continuité c'est-à-dire de toute la tradition millénaire de l'Eglise et non comme l'an I d'une nouvelle Eglise. Ici dans cette paroisse on obéit tout à fait aux prescriptions conciliaires voulues par le Saint-Père. Le dimanche matin à 10h, la grand'messe est célébrée selon le rite ordinaire de l'Eglise et c'est très bien. A 17h, grâce au Motu Proprio, généreusement accordé à tous les prêtres du monde entier par le Souverain Pontife, il est célébré une messe de Saint Pie V, encore dite du Bienheureux Jean XXIII. Par conséquent il n'y a rien à reprocher à l'abbé Michel, si ce n'est, et cela Monseigneur nous sommes devant le Tabernacle, tout le monde sera responsable un jour devant Dieu, il y a de la haine dans ce diocèse de la part de deux de nos vicaires qui poursuivent l'abbé Michel... (inaudible) ... et c'est ça le noeud du problème. Il n'y a pas de réorganisation du diocèse, ça c'est une blague, ce sont des fariboles, et c'est scandaleux de dire ça devant le Tabernacle. (Applaudissements)
l'Abbé Francis Michel : Comme je suis le principal intéressé, parce que pour l'instant nous avons entendu l'évêque (inaudible) qui va partir de Thiberville, nous avons entendu la voix d'un laïc et je m'en réjouit car Dieu sait qu'effectivement dans l'Eglise conciliaire on ne se prive pas de dire « les laïcs, les laïcs... » sauf quand les laïcs ne parlent pas dans le bon sens, là on ne veut plus les entendre. Donc en troisième place il paraît donc que je ne suis plus votre curé mais comme je vous l'ai dit on ne peut pas m'empêcher dans mon coeur et dans mon âme d'être votre pasteur. C'est-à-dire que je me considère effectivement comme le pasteur de vos âmes. Donc, nous sommes aussi dans cette année sacerdotale où le seul curé d'Ars, qui nous est proposé comme modèle pendant toute cette année, est resté 40 ans dans sa paroisse. J'imagine le mal d'un Curé d'Ars aujourd'hui qui ne pourrait sûrement pas faire 40 ans dans sa paroisse. Dans tout cela, on ne parle jamais du Bon Dieu, jamais du bien des âmes, jamais de votre bien mes frères. Car qu'allons nous gagner à cette journée ? Qu'allons-nous gagner ?
Une voix dans l'assemblée : La vérité.
l'Abbé Francis Michel : La vérité certes, mais je ne pense pas que le Bon Dieu y gagne beaucoup dans tout cela. Alors il nous faut justement prier le Saint Curé d'Ars, il nous faut prier et soyez bien assurés que je souscris à ce qui a été dit de la part du laïc qui a pris la parole car pas plus tard qu'hier on me disait encore qu'un des prêtres qui est dans le secteur disait : « un Francis Michel n'aurait jamais dû être ordonné ». C'était dit hier dans une paroisse où on voudrait justement m'envoyer, donc je n'ai plus rien à dire, je vous en laisse tirer les conclusions. Si « un Francis Michel n'aurait jamais dû être ordonné », je ne peux donc pas aller ailleurs. Je demeure donc dans mon esprit et dans mon coeur votre pasteur. Comme il est difficile d'assister à l'Eucharistie dans ces conditions, je me demande Monseigneur comment vous pouvez célébrer la messe dans cet esprit, comme je vais dire la messe à 11h15 et peut-être un peu avant à Bournainville-Favrolles...
Monseigneur Nourrichard : J'entends m'y rendre...
l'Abbé Francis Michel : Je continue les annonces : messe à 11h15 à Bournainville, cet après-midi, comme chaque premier dimanche du mois, l'adoration réparatrice de 16h à 17h et à 17h la messe dans le rite extraordinaire. Ce qui est quand même formidable c'est qu'on puisse être devant l'autel bien orienté, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ainsi soit-il.
Monseigneur Nourrichard : Que ceux et celles qui ont envie de sortir puissent sortir et la messe se poursuit.
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