10/01/2010
France Courtoise - 10 janvier 2010
Pieuse jacquerie à Thiberville
Car Dieu a vraiment besoin des hommes... par Claude Timmerman
[...] Jacques Gaillot avait un avantage : comme il ne s'occupait pas plus du diocèse d'Evreux que de celui de Parthenia aujourd'hui d'ailleurs, chacun faisait un peu ce qu'il voulait...
Il y avait un jeune vicaire à la cathédrale d'Evreux qui se nommait Francis Michel...
Comme il ne manifestait pas un enthousiasme progressiste délirant, il fut envoyé à Thiberville : il ne pouvait guère être déplacé plus loin, car c'est à la limite du Calvados... Il devint, seul prêtre sur place, de facto doyen de la douzaine de paroisses alentour dépendant de ce doyenné. J'habitais alors à 7 km de là...
Récemment installé, comme l'abbé Michel, en 1986, je le vis débarquer un jour, en soutane, flanqué d'un jeune abbé tout aussi ensoutané, à qui il déclara en montrant le drapeau fleurdelysé qui flottait à l'entrée de ma propriété : « Vous voyez, il y a des gens même ici qui témoignent de la monarchie »... De ce jour là, date notre amitié...
La vie paroissiale se limitait au moment de son arrivée à une vingtaine de paroissiens de Thiberville qui se "réunissaient" pour leur "célébration" autour de leur curé dans la sacristie « parce que l'hiver, elle était chauffée » (sic !) L'église restait vide, quasiment fermée la plupart du temps...
L'abbé Michel fit le tour des mairies et convainquit toutes les municipalités : il obtint partout la promesse de la restauration et de la réouverture des églises contre l'assurance qu'une messe au moins y serait célébrée chaque quinzaine... Et les maires acceptèrent tous... Et les églises furent rapidement restaurées parfois au prix de gros efforts financiers pour ces petites municipalités... Ainsi, les villages retrouvèrent leur visage et leur rythme paroissial... Et l'abbé Michel commença son écrasant apostolat par un long ministère d'itinérance, sillonnant inlassablement son doyenné pour redonner vie à ces églises, "ses" églises, jusque là délaissées et désertées depuis au moins vingt ans... Et il y parvint partout... Avec quel succès !
Il parvint aussi, porté par sa ferveur apostolique, à évincer, avec l'accord de ses paroissiens, certaines « innovations liturgiques fécondes » de son prédécesseur... Non sans quelques anicroches... avec les religieuses résidentes à Thiberville, progressistes enragées, furieuses de voir disparaître les autels "de face" et surtout, ce qui déclencha une guerre totale : voir le remontage en l'église Saint-Thaurin de Thiberville de la table de communion !!! Quel sacrilège en effet que de voir des fidèles à genoux recevant la communion sur la langue ! Mais atteintes par la limite d'âge, ces pasionarias post-conciliaires finirent par quitter la commune pour partir en retraite...
Et tout en observant une liturgie en français, l'abbé Michel se cantonna dans la stricte observance des prescriptions conciliaires qui n'ont jamais fait renier le canon traditionnel qu'il a toujours utilisé, comme les cantiques latins, les chants de la liturgie classique, etc. Il restaura les statues, les ornements, et les églises se remplirent... Il remit à l'ordre du jour la célébration des fêtes locales, remit à l'honneur les charitons et renoua avec la tradition des processions en campagne... Il installa même une grande crèche extérieure qui connaît un vif succès... Les enfants affluèrent au catéchisme, les fiancés à la préparation du mariage... Et plusieurs jeunes entrèrent au séminaire...
[...] Mgr David n'osa pas s'attaquer de front à Thiberville... C'était un secteur "trop riche" qui rapportait beaucoup au diocèse... Des paroissiens très rentables et finalement pas tellement gênants... Mais David s'en fut à la retraite... Et fut installé à Evreux Mgr Nourrichard, l'ancien vicaire général de Rouen, nommé en 1989, mais dont le nouvel archevêque Mgr Jean-Charles Descube, installé en 2004, souhaitait se débarrasser au plutôt compte tenu du caractère plus qu'encombrant de ce progressiste aussi sectaire qu'agressif... Et dans l'Eglise, pour se débarrasser de quelqu'un d'encombrant, la meilleure méthode a toujours été la promotion ! Le cas Nourrichard confirme la règle... De mauvaises langues racontent même que lors de son sacre à Evreux - pardon, lors de son « ordination épiscopale » - Nourrichard battit un record : celui de la plus faible assistance à une telle cérémonie...
Coadjuteur de David, Nourrichard s'est trouvé un allié naturel en la personne du très progressiste Jean Vivien curé de Bernay (Notre Dame de Charentonne) jaloux et furieux depuis des lustres du charisme et des positions royalistes du doyen de Thiberville... Pour Nourrichard, digne héritier de Gaillot, au moment où le pape Benoît XVI tente par tous les moyens d'arrêter la division des catholiques engendrée par le Concile, en favorisant un retour à une liturgie plus classique et en étendant le Motu Proprio, il n'est pas question de voir le chancre thibervillais faire tâche d'huile et servir d'exemple !
***
Vivien s'est donc retrouvé, par la nouvelle grâce épiscopale, "nommé" le 3 janvier curé du « groupement paroissial, dissout, de Thiberville rattaché à la paroisse Notre dame de Charentonne de Bernay »... Belle revanche de la haine !
[...]
Quand on voit le travail d'évangélisation et la ferveur dans la pratique religieuse qu'a obtenu l'abbé Michel, on aurait pu supposer qu'il soit appelé à d'autres fonctions en vue d'arriver ailleurs au même genre de résultat dans le reste du diocèse... Là, sans doute, les ouailles de l'abbé Michel auraient fait contre mauvaise fortune bon coeur... Mais de cela, il n'est absolument pas question, bien au contraire !
Nourrichard est un progressiste fanatique sectaire et haineux, dans la droite ligne d'un Gaillot : il n'entend à aucun prix temporiser... Il s'appuie d'abord sur les conseils diocésains de laïcs... Sauf lorsque lesdits laïcs, comme à Thiberville, ne sont pas de son avis... Il n'y a guère que "La Vie" qui se revendiquait autrefois "catholique" pour oser titrer que « Nourrichard a le soutien sans faille du diocèse » (sic !) En effet, à ce stade, on ne parle plus de faille : c'est un chevauchement tectonique !
Nourrichard, s'il exige l'obéissance de chacun, n'entend pas non plus obéir aux dispositions du Vatican : pas question pour lui de céder aux injonctions de Benoît XVI sur l'application du Motu Proprio... Mais cela pourrait s'avérer gênant pour lui, car aujourd'hui il espère rien moins qu'en le secours... du Nonce Apostolique pour dénouer la crise en ayant bien entendu gain de cause ! Il y a fort à parier que la nonciature est déjà submergée de lettres de plaintes des paroissiens du cru...
Une situation qui n'est pas nouvelle pour elle qui est rompue aux dénonciations des excès et des déviances de ce diocèse d'Evreux... Nourrichard, en digne successeur de Gaillot, va donc s'inscrire dans la tradition ébroïcienne des épiscopes scandaleux... Ce pourrait-il que cela le conduise à la même destinée ?
On ne peut que l'espérer : une rapide consultation de la liste alphabétique des évêchés in partibus montre qu'après Parthenia, vient Patras (mais c'est un archevêché, là, ce serait trop...) puis vient Petra in Palestina. Alors verrons-nous un Mg Nourrichard nouvel évêque in partibus de Petra ??? Ce serait sans nul doute une bonne solution d'avenir... au moins pour ses ouailles actuelles...
Pour le diocèse d'Evreux, la Providence saura bien trouver un prêtre digne, saint et talentueux pour y être sacré et en occuper la cathèdre...
16:55 Publié dans Revue de Presse | Lien permanent | Commentaires (1)
Tour du monde, suite...
Encore des sites étangers qui évoquent l'affaire de Thiberville. Non Monseigneur, vous ne pourrez pas enterrer l'abbé discrètement, le monde vous regarde !
Au Danemark et en Amérique latine :
Mais aussi en Autriche, à nouveau en Pologne, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis !
16:50 Publié dans Revue de Presse | Lien permanent | Commentaires (0)
Paris-Normandie - 10 janvier 2010
16:50 Publié dans Revue de Presse | Lien permanent | Commentaires (0)
Un peu d'humour
16:32 Publié dans Revue de Presse | Lien permanent | Commentaires (0)
09/01/2010
Il Giornale - 7 janvier 2010
A la Une du quotidien italien, Il Giornale, dont nous évoquions l'article du 7 janvier ici, l'évêque d'Evreux est qualifié sans ambages d'évêque anti-latin.
. "L'évêque sifflé qui ne veut pas dire la messe en latin."
De Andrea Tornielli
L'évêque contesté, sifflé par les fidèles et laissé en dehors de l'église parce qu'il voulait transférer le curé jugé trop traditionaliste.
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C'est arrivé à Thiberville, dans le diocèse d'Evreux, en Normandie et le cas fait discuter le monde catholique français....
La paroisse de Thiberville est considérée comme un des rares cas en France de parfaite application du motu-proprio Summorum Pontificum, avec lequel en 2007, Benoit XVI décide de libérer la messe "ancienne"en vigueur avec le concile.
L'abbé Francis Michel, curé depuis 1986, a personnellement célébré depuis ce temps chaque dimanche, une messe de l'après-midi en rite extraordinaire qui vient s'ajouter aux trois messes célébrées selon le missel post-conciliaire.
Toutes les messes, qu'elles soient dans l'ancienne ou la nouvelle manière, est célébrée avec le prêtre tourné vers l'Orient; il est donc dos aux fidèles.
La Paroisse, qui compte 4500 âmes est très florissante: les églises (treize clochers dans le pays et la campagne environnante) sont toujours pleines, 120 enfants fréquentent le catéchisme, une trentaine de premiers communiants chaque année. Des processions se font encore, des baptêmes individuels se célèbrent, il y a l'adoration du Saint-Sacrement et les messes d'enterrement sont toujours présidées par un prêtre et non par des laïcs comme il se fait le plus souvent en France.
Néanmoins les résultats, en contradiction avec ce qui arrive dans les autres zones du diocèse et du pays, sont croissants malgré les mauvaises humeurs du clergé pour les méthodes de l'abbé Michel.
Il y a quelque temps, les premières possibilités de son transfert se sont fait savoir.
La mesure de L'évêque Christian Nourrichard est arrivée dans les semaines passées et le dimanche 3 janvier, le prélat s'est présenté dans l'église paroissiale de Thiberville pour célébrer la messe et présenter le nouveau curé.
Le pays s'est mobilisé avec le maire et les conseillers régionaux en tête, pour protester.
Revêtu d'un habit sacerdotal de couleur arc-en-ciel, Monseigneur Nourrichard, à peine est-il rentré a été rudement contesté par les paroissiens qui ont commencé par le siffler, ont fait descendre leurs fils, enfants de chœur de l'autel, ont abandonné l'église pour se rendre dans une autre, où le curé destitué célébrera la messe.
L'évêque a cherché à les rejoindre et à entrer dans l'église, mais les fidèles l'ont retenu et l'ont empêché d'entrer.
Monseigneur Nourrichard s'est représenté dans l'après-midi dans le pays pour la messe en rite extraordinaire et a constaté que l'église était pleine et que sa décision de transférer le curé devra être " attentivement évaluée avec ses collaborateurs".
Plusieurs fidèles soutiennent que la décision de l'évêque, qui connait bien l'abbé Michel en tant qu'ancien compagnon de séminaire, n'avait pas pour motifs de donner une direction moins traditionnelle à la paroisse. Dans les sites web, blog proche du monde traditionnel, la résistance des habitants de Thiberville: " Quelle bonne population a appliqué sans le connaître (blog : messainlatino.it) les mots du nouvel évêque de l'Aquila, Monseigneur d'Ercole : "Il faut regarder l'Église avec deux yeux. Un œil sur le Pape, l'autre sur l'évêque et le curé. Si l'évêque et le curé disent la même chose que le Pape, c'est l'unité. Or le manque d'unité fait un grand mal à l'Église.
Si l'évêque ne dit pas la même chose que le pape, cela me donne un strabisme; alors je regarde...le Pape."
C'est ce qui traduit l'acte de désobéissance dans les confrontations du prêtre et de ses fidèles contre l'évêque.
Traduction M.R.
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